Imprégner un récit de son narrateur

Quand on écrit un récit à la troisième personne, on a vite fait de se distancier, de lisser son style et de garder une certaine neutralité, du début à la fin. Ce n’est pas un mal, entendons-nous bien, mais je sais que certains auteurs et certains lecteurs préfèrent quand leur récit porte la marque de son narrateur. J’ai donc décidé de vous parler d’une chose que je fais systématiquement quand j’écris à la troisième personne (ma personne chouchoute, j’en parlerai dans un article dédié) et qui m’aide à aller dans ce sens.

Avant même de me mettre à écrire, je réfléchis à mon narrateur. S’il s’agit d’un personnage, j’aurai d’autant plus tendance à réfléchir à sa psyché. Ensuite, je choisis un adjectif qui correspond à mon narrateur, un seul adjectif qui résumerait du mieux possible son tempérament, ou sa manière de voir le monde. Après tout, votre narrateur est en quelque sorte le témoin privilégié de votre histoire : son témoignage ne saurait être totalement impartial.

Ensuite, je tente d’imprégner la manière dont j’écris de cet adjectif. Par exemple, si mon adjectif est « patient » je vais employer un rythme plus tranquille, et un choix de mots moins intense, sans superlatif. À l’inverse, si l’adjectif choisi est « exalté », cela se ressentira également. Ainsi, mon narrateur, même externe, acquiert une personnalité qui lui est propre, et pourrait presque être considéré comme un personnage supplémentaire.

Si mon narrateur est un personnage et que je conserve ce principe, j’ai tendance à changer régulièrement de point de vue. Les lecteurs attentifs remarquent en général que quand je change de point de vue narrateur (pour passer par exemple de l’héroïne à la personne qui l’accompagne pour un paragraphe ou deux), mon style s’en ressent.

On m’a souvent complimentée pour le dynamisme et la vivacité de mon style. J’espère que cette astuce vous aura été utile et vous permettra de vous améliorer !

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