Lors d’un challenge littéraire, comme le très célèbre NaNoWriMo (sur lequel j’écrirai un article en avril), il est courant de s’organiser en communauté pour se motiver mutuellement à atteindre les objectifs fixés. L’un des moyens utilisé pour cristalliser cette motivation s’appelle la WordWar. Mais de quoi s’agit-il exactement, et comment en tirer un maximum d’avancée dans son projet ? C’est ce que nous allons voir ici.
Les WordWars sont organisées en sessions de 15 minutes, prévues à l’avance et regroupant un minimum de deux participants. Le but est simple : il s’agit d’écrire le plus de mots possible pendant ce laps de temps, sans faire de pause et en avançant le projet choisi. Quant au projet, vous pouvez choisir un roman, une nouvelle, une fanfiction, un recueil de one-shots, etc. Le but est vraiment d’avancer dans ce que vous êtes en train d’écrire en ce moment. Quand le quart d’heure est terminé, les participants comparent leur nombre de mots, utilisant pour ce faire un même compteur (personnellement je ne jure que par celui-ci) afin que les résultats soient cohérents entre eux. Pour conclure, chacun partage avec les autres un extrait de ce qu’il vient d’écrire, entre une phrase et un paragraphe complet. Quand tout cela est fait, on fait une pause, et on décide de l’heure de la session suivante.
Cela peut sembler très simple comme principe, et ce n’est pas faux, mais je vous conseille de ne pas sous-estimer les bienfaits qu’il peut apporter à votre projet en cours. Il m’est déjà arrivé, lors d’une journée où je n’ai fait que ça (c’est à dire que je n’ai pas travaillé pour l’école, juste écrit) d’aligner 20.000 mots sur une journée. Certes, le lendemain j’avais trop mal aux doigts pour taper, mais j’étais tout de même extrêmement fière de moi (et j’avais des raisons de l’être).
Passons maintenant à la seconde partie de cet article, contenant divers conseils pour optimiser vos WordWars et le nombre de mots que vous pourrez aligner par session. Attention, je ne parlerai pas de techniques propres au NaNo comme le fait de ne jamais rien effacer car, alors que le but du NaNo est de dépasser un nombre de mots fixé à l’avance, le but ici est simplement d’avancer son projet, en mettant qualité et quantité sur le même plan.
#1 : Prendre un peu d’avance
Si vous savez que vous allez commencer des sessions de WordWars pendant la soirée, n’hésitez pas à écrire quelques lignes de votre projet entre une heure et une demi-heure avant de vous y mettre. Ce faisant, vous aurez déjà une certaine immersion dans l’histoire qui vous permettra de vous y replonger directement quand le top-départ d’une session d’écriture vous sera donné.
#2 : Se relire
Dans l’idéal, vous devriez relire les dernières pages que vous avez écrites à chaque fois que vous ouvrez le document contenant votre projet, mais cela se saurait si c’était aussi facile que ça. Parfois, on a juste envie d’écrire, dans l’instant, sans perdre de temps avec une relecture. Toutefois, en préparation d’une WordWar, c’est indispensable, car vous écrirez en sessions très courtes (ça passe vite, quinze minutes, croyez-moi) et vous n’aurez donc pas envie de perdre du temps à vous arrêter et réfléchir. Pour éviter cela, prenez donc le temps de relire ce que vous avez écrit lors de votre dernière session d’écriture. Cela vous permettra peut-être même de corriger quelques fautes et incohérences en passant, que du positif !
#3 : La musique
Beaucoup d’écrivains ont besoin de musique pour se concentrer sur ce qu’ils écrivent. Je fais partie de cette catégorie et, à force de pratique, j’ai trouvé comment concilier mon besoin de musique avec le fait d’écrire pendant quinze minutes sans me donner de pause. J’écoute ma musique uniquement sur Youtube, mais j’imagine que ces conseils sont adaptables pour les autres plateformes musicales. Si j’ai composé une playlist correspondant à mon projet (je consacrerai un jour un article à ce sujet fascinant que sont les playlists adaptées) je la fais démarrer quelques minutes avant le début de la WordWar et je m’assure qu’elle tourne en boucle, afin de ne pas me retrouver sans musique au bout de la cinquième WordWar. C’est pareil s’il s’agit d’une longue compilation (ces vidéos qui durent en général une heure environ et compilent des musiques d’un même style) ou si j’écoute une seule musique en boucle (ça m’arrive parfois). Le but est de ne pas se retrouver sans musique en plein milieu d’une session, parce que vous perdrez en concentration si vous devez vous interrompre pour relancer votre musique puis revenir à votre texte.
#4 : Autres ambiances sonores
Parfois, on n’a pas envie de musique mais on a quand même besoin de son pour s’isoler de ce qui nous entoure. Pour ce genre de situation, j’ai déniché une chaîne Youtube qui fait des merveilles pour moi : ASMR Rooms ! Cette chaîne ne fournit pas d’ASMR dans le sens classique qu’on donne au terme, mais des ambiances sonores souvent non-musicales qui, personnellement, m’aident beaucoup à me concentrer. J’aime particulièrement la série de vidéos dans l’ambiance de Poudlard. Si vous connaissez d’autres chaînes de ce genre, n’hésitez pas à les partager en commentaire ! Ici aussi, comme pour la musique, le mieux est de lancer la vidéo choisie au moins cinq minutes avant le début de la WordWar et de vous assurer qu’elle tournera en boucle, afin de vous aider à vous immerger dans l’état d’esprit propice à la concentration et à l’écriture.
#5 : Gérer les besoins naturels
Rien ne gêne plus la concentration qu’une vessie remplie ou une gorge sèche. Avant de commencer vos sessions de WordWar, je vous conseille très fortement de vous occuper de ces besoins naturels même s’ils ne se manifestent pas encore. Il ne coûte rien de boire, manger ou aller aux toilettes sans en ressentir le besoin, par contre avoir l’estomac qui gronde, mal à la vessie ou du mal à déglutir en plein milieu d’une session d’écriture, ça coupe l’élan créatif.
#6 : Faire de vraies pauses
Dans le même ordre d’idées, entre deux sessions de quinze minutes, vous devriez faire de vraies pauses. Ne vous occupez pas de vos corrections à ce moment-là, préférez vous dégourdir les jambes, vous aérer, regarder une petite vidéo… Bref, sortez-vous un peu la tête de votre projet en cours. Si vous ne le faites pas, vous risquez de saturer plus vite, et donc, en bout de course, vous aurez moins écrit que vos camarades qui auront respecté le besoin de leur cerveau de s’accorder des pauses. Un bon organisateur de WordWar devrait toujours vous donner au minimum dix minutes entre une session qui vient de se terminer et la suivante.
#7 : Préparer le terrain
Ce conseil s’adresse tout particulièrement aux personnes qui séparent leurs chapitres, par exemple parce qu’ils utilisent un traitement de texte orienté projets écrits comme WriteControl, dans lequel vous avez une option vous permettant de séparer vos chapitres (voire même vos scènes si c’est ce que vous voulez). Si cela vous concerne, préparez le terrain pour au moins un chapitre d’avance, en ouvrant déjà le document/la page du chapitre suivant afin de n’avoir qu’à cliquer pour continuer d’écrire si vous finissez un chapitre en plein milieu d’une session de WordWar. Vous gagnerez ainsi un temps précieux.
#8 : Prendre soin de soi
Ayant moi-même ce problème, je sais que certains auteurs ont du mal à percevoir les limites de leurs capacités. Ce n’est pas grave, ça s’apprend. Pour le cas particulier des WordWars, je vous donnerai ces conseils tirés de mon expérience : étirez-vous un petit peu entre chaque session et consacrez-y un peu plus de temps (au moins cinq minutes) toutes les heures. Prêtez une attention toute particulière au dos, aux poignets, aux épaules et aux mains. Vous réduirez ainsi le risque de courbatures et douleurs le lendemain, car oui, écrire pendant plusieurs heures, même avec des pauses, ça peut faire mal. Par ailleurs, si le jour-même vous sentez déjà arriver des douleurs, ne poussez pas plus loin, ne prenez pas le risque de vous blesser sérieusement. Bref, prenez soin de vous.
J’espère que cet article vous aura été utile ! N’hésitez pas à venir causer WordWars et challenges littéraires en commentaire !