Imprégner un récit de son narrateur

Quand on écrit un récit à la troisième personne, on a vite fait de se distancier, de lisser son style et de garder une certaine neutralité, du début à la fin. Ce n’est pas un mal, entendons-nous bien, mais je sais que certains auteurs et certains lecteurs préfèrent quand leur récit porte la marque de son narrateur. J’ai donc décidé de vous parler d’une chose que je fais systématiquement quand j’écris à la troisième personne (ma personne chouchoute, j’en parlerai dans un article dédié) et qui m’aide à aller dans ce sens.

Avant même de me mettre à écrire, je réfléchis à mon narrateur. S’il s’agit d’un personnage, j’aurai d’autant plus tendance à réfléchir à sa psyché. Ensuite, je choisis un adjectif qui correspond à mon narrateur, un seul adjectif qui résumerait du mieux possible son tempérament, ou sa manière de voir le monde. Après tout, votre narrateur est en quelque sorte le témoin privilégié de votre histoire : son témoignage ne saurait être totalement impartial.

Ensuite, je tente d’imprégner la manière dont j’écris de cet adjectif. Par exemple, si mon adjectif est « patient » je vais employer un rythme plus tranquille, et un choix de mots moins intense, sans superlatif. À l’inverse, si l’adjectif choisi est « exalté », cela se ressentira également. Ainsi, mon narrateur, même externe, acquiert une personnalité qui lui est propre, et pourrait presque être considéré comme un personnage supplémentaire.

Si mon narrateur est un personnage et que je conserve ce principe, j’ai tendance à changer régulièrement de point de vue. Les lecteurs attentifs remarquent en général que quand je change de point de vue narrateur (pour passer par exemple de l’héroïne à la personne qui l’accompagne pour un paragraphe ou deux), mon style s’en ressent.

On m’a souvent complimentée pour le dynamisme et la vivacité de mon style. J’espère que cette astuce vous aura été utile et vous permettra de vous améliorer !

Chère Grammaire #2 : Les dialogues

La très large majorité des histoires que nous écrivons de nos jours usent énormément des dialogues. Selon moi, les dialogues sont un outil merveilleux pour dynamiser une histoire, une astuce très utile pour appliquer le très fameux « show, don’t tell » qui permettrait prétendument à n’importe quel auteur d’écrire une histoire agréable à lire. Je ne suis pas d’accord sur ce point très précis, mais j’en parlerai dans un article à part, parce que je dois encore mettre à plat mes idées sur le sujet.

Le problème des dialogues, c’est qu’ils ont leurs propres règles de grammaire, et que souvent, on ne les maîtrise pas, pour une raison simple : ces règles ne sont pas abordées à l’école, et nous ne savons pas comment chercher et comprendre ces règles dans un cadre privé. Je vais donc ici tenter d’expliquer quelques règles concernant les dialogues, et en particulier les règles s’appliquant aux incises, c’est à dire des phrases d’action insérées dans une ligne de dialogue pour donner des indications sur la manière dont les paroles sont prononcées ou quelles actions sont accomplies pendant l’élocution, le plus commun exemple étant « dit-il ».

Longueur d’incises

Les incises devraient être courtes. Il est souvent facile de repérer les auteurs qui lisent en anglais au type d’incises qu’ils utilisent car, en anglais, un dialogue et des descriptions d’action peuvent se trouver dans le même paragraphe sans problème — c’est même plutôt courant, surtout en fanfiction. Cependant, en français, il vaut mieux préférer les incises courtes car actions et paroles sont traditionnellement séparés. Il ne s’agit pas d’une règle absolue, mais croyez-moi, vos histoires gagneront en visibilité si vos incises restent brèves. Par ailleurs, dans une incise, les positions du sujet et du verbe sont toujours inversées.

Position des incises

Nous avons, pour ce point, deux cas à examiner. Premier cas : votre dialogue est une phrase très courte, qui ne laisse pas de place à une pause (le signe le plus clair étant l’absence de virgule). Dans ce cas, l’incise trouvera automatiquement sa place à la fin de la phrase. C’est le cas le plus facile car il n’y a pas de risque de se tromper. Cette règle fonctionne avec tous les types de phrases, tant qu’elles sont courtes.

Deuxième cas : votre dialogue contient plusieurs phrases, une longue phrase, voire les deux en même temps. Bref, votre personnage a des choses à dire. Dans ce cas, l’incise doit être insérée dans la première pause de la réplique. Si la pause est induite par une virgule ou un point, l’incise sera précédée par une virgule et insérée avant le signe de ponctuation. Si la pause est induite par un point d’interrogation ou d’exclamation, l’incise doit être placée après ce signe, commencer par une minuscule et se terminer par un point.

Ces règles sont très précises, mais ne pas les utiliser donne un air très brouillons à vos dialogues, si vous utilisez des incises (personnellement, je ne le fais pas, j’oublie toujours d’en mettre et relire 150 pages word pour rajouter des incises bof, ça ne me motive pas trop). En bref, utilisez-les si vous voulez, mais à la bonne place.

Allonger des sons

Pour moi, il s’agit d’un sujet un peu sensible, parce que quand c’est mal fait, ça m’énerve beaucoup. Dans les dialogues, en particulier en contemporain/young adult, il devient de plus en plus courant de faire allonger des sons aux personnages, sans doute pour rendre la réplique plus dynamique et plus humaine. C’est une idée comme une autre, et je n’ai rien contre elle. Le problème pour moi, c’est que peu de gens écrivent ces prolongements de manière logique.

Les allongements de sons ne se font qu’avec les voyelles. Essayez d’allonger un T ou un L, vous allez rigoler. Les seules exceptions que je connaisse et qui est logique du point de vue du langage parlé, c’est le fait d’allonger le S pour donner une impression de langage reptilien, et le M qui exprime le doute ou le délice. Dans la vie de tous les jours, quand nous parlons, nous allongeons ces deux consonnes, mais les autres, je ne vois pas.

Quant à la voyelle qui doit être allongée, il y a une règle également, qui nous vient de l’orthophonie : la voyelle allongée doit être celle qu’on entend (qui est sonore) en dernier dans le mot allongé. Quand vous criez « Attention », vous ne dites pas naturellement « Aaaaaaaaaattention ! » mais « Attentioooooooooon ». Bien entendu, vous pouvez crier la première version, mais vous devrez vous concentrer dessus, ce n’est pas naturel. Appliquez cette logique à vos dialogues.

Petit point sur les voyelles nasales écrites « on », « an », « en », « un », « in » (et leurs variantes avec m) : c’est la voyelle, et non la consonne, qu’on allonge. C’est comme ça, je ne peux pas l’expliquer. Par ailleurs, les sons composés de plusieurs voyelles allongent la seconde (alors qu’on entend « les deux »).

Voilà, c’est tout pour les dialogues. J’ai ici mis en avant les erreurs que je vois le plus souvent au fil de mes lectures, je ne prétends pas écrire des précisés de grammaire exhaustifs. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser en commentaire !

Astuces #1 : Écrire des descriptions

Les descriptions, c’est sans doute ce que la plupart des auteurs aiment le moins écrire, et ce que la plupart des lecteurs aiment le moins lire. Je ne sais pas pour vous, mais moi je perçois un lien assez clair entre ces deux faits. La description est un exercice délicat qui, mal exécuté, est difficile à lire. Il y a plusieurs manières de l’aborder ; pour ma part, j’en connais deux, dont une que je n’aborderai pas ici car il s’agit d’une analyse linguistique de la description censée la rendre plus digeste (en fait pas trop).

L’autre approche vous aidera peut-être à composer des descriptions plus facilement. Il s’agit de choisir un axe progressif à suivre pour construire la description. Par exemple, pour une personne, vous pouvez typiquement choisir de la décrire de la tête aux pieds, littéralement. Pour une maison, de son aspect général à chacune de ses pièces (axe « principal vers particulier ») puis chaque pièce de celles du rez-de-chaussée à celles des étages (de bas en haut).

En bref, il s’agit donc de choisir une progression que suivra votre description, pour que le lecteur suive plus facilement ce que vous êtes en train de dire. Notre regard occidental suit naturellement le sens de lecture, de gauche à droite et de haut en bas, ce qui veut dire que des descriptions d’un objet ou d’une situation allant dans ce sens seront plus faciles à suivre, mais cela ne veut pas dire que vous devez vous limiter à cet ordre. Au contraire, il peut être interpellant de faire l’inverse, mais je vous conseille de d’abord maîtriser la règle avant de la briser.

Par ailleurs, quand on fait une description physique, il est vivement conseillé de décrire d’abord l’allure générale de la personne, en ouverture. Ensuite, parlez de ses cheveux puis de son visage, et puis de ses vêtements, et si vous avez quelque chose à ajouter, par exemple sur ses mains ou des tatouages, faites-le après tout ça.

De plus, n’oubliez pas qu’on s’ennuie vite en description. C’est pourquoi il vaut mieux particulièrement soigner son style lors de ces interludes, sans quoi le lecteur sautera le passage (au mieux) ou arrêtera sa lecture (au pire). Mon premier conseil pour ce faire est de bannir le plus possible le verbe « être », dont le sens est trop creux. Utilisez des synonymes descriptifs comme sembler, paraître, incarner. Vous en trouverez des listes sur internet. Mon deuxième conseil, sans doute plutôt complémentaire, est d’enrichir le texte descriptif en utilisant des métaphores, comparaisons et parallèles. Nos sens ne travaillent pas de manière linéaire et indépendante dans la réalité, aussi peut-il être intéressant de faire appel à eux dans le cadre de la description. Mon troisième conseil est sans doute le plus important, celui qui ajoute une jolie cerise bien rouge sur le sommet de votre gâteau déjà réussi : n’oubliez pas que la description concerne rarement des images figées. Même un lieu est empreint d’une certaine vie, et si vous la transposez à votre description, elle n’en sera que plus agréable à lire.

Enfin, je vous conseillerai de vous entraîner. Vous n’êtes pas censés devenir du jour au lendemain, après avoir lu un seul article, des génies de la description. Entraînez-vous, même en-dehors du cadre de vos histoires, à décrire des personnages et des lieux (cet exercice étant un peu plus complexe que le précédent). Si vous écrivez sur Wattpad, par exemple, vous pourriez créer un livre rassemblant des exercices de description et vous contraindre à en poster une toutes les deux semaines, afin de construire puis maintenir une habitude qui ne pourra que rendre vos écrits plus fluide.

Voilà, c’est tout pour cet article sur la description ! J’espère qu’il aura été utile à certains d’entre vous. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser en commentaire !

WordWars : Explications et astuces

Lors d’un challenge littéraire, comme le très célèbre NaNoWriMo (sur lequel j’écrirai un article en avril), il est courant de s’organiser en communauté pour se motiver mutuellement à atteindre les objectifs fixés. L’un des moyens utilisé pour cristalliser cette motivation s’appelle la WordWar. Mais de quoi s’agit-il exactement, et comment en tirer un maximum d’avancée dans son projet ? C’est ce que nous allons voir ici.

Les WordWars sont organisées en sessions de 15 minutes, prévues à l’avance et regroupant un minimum de deux participants. Le but est simple : il s’agit d’écrire le plus de mots possible pendant ce laps de temps, sans faire de pause et en avançant le projet choisi. Quant au projet, vous pouvez choisir un roman, une nouvelle, une fanfiction, un recueil de one-shots, etc. Le but est vraiment d’avancer dans ce que vous êtes en train d’écrire en ce moment. Quand le quart d’heure est terminé, les participants comparent leur nombre de mots, utilisant pour ce faire un même compteur (personnellement je ne jure que par celui-ci) afin que les résultats soient cohérents entre eux. Pour conclure, chacun partage avec les autres un extrait de ce qu’il vient d’écrire, entre une phrase et un paragraphe complet. Quand tout cela est fait, on fait une pause, et on décide de l’heure de la session suivante.

Cela peut sembler très simple comme principe, et ce n’est pas faux, mais je vous conseille de ne pas sous-estimer les bienfaits qu’il peut apporter à votre projet en cours. Il m’est déjà arrivé, lors d’une journée où je n’ai fait que ça (c’est à dire que je n’ai pas travaillé pour l’école, juste écrit) d’aligner 20.000 mots sur une journée. Certes, le lendemain j’avais trop mal aux doigts pour taper, mais j’étais tout de même extrêmement fière de moi (et j’avais des raisons de l’être).

Passons maintenant à la seconde partie de cet article, contenant divers conseils pour optimiser vos WordWars et le nombre de mots que vous pourrez aligner par session. Attention, je ne parlerai pas de techniques propres au NaNo comme le fait de ne jamais rien effacer car, alors que le but du NaNo est de dépasser un nombre de mots fixé à l’avance, le but ici est simplement d’avancer son projet, en mettant qualité et quantité sur le même plan.

#1 : Prendre un peu d’avance

Si vous savez que vous allez commencer des sessions de WordWars pendant la soirée, n’hésitez pas à écrire quelques lignes de votre projet entre une heure et une demi-heure avant de vous y mettre. Ce faisant, vous aurez déjà une certaine immersion dans l’histoire qui vous permettra de vous y replonger directement quand le top-départ d’une session d’écriture vous sera donné.

#2 : Se relire

Dans l’idéal, vous devriez relire les dernières pages que vous avez écrites à chaque fois que vous ouvrez le document contenant votre projet, mais cela se saurait si c’était aussi facile que ça. Parfois, on a juste envie d’écrire, dans l’instant, sans perdre de temps avec une relecture. Toutefois, en préparation d’une WordWar, c’est indispensable, car vous écrirez en sessions très courtes (ça passe vite, quinze minutes, croyez-moi) et vous n’aurez donc pas envie de perdre du temps à vous arrêter et réfléchir. Pour éviter cela, prenez donc le temps de relire ce que vous avez écrit lors de votre dernière session d’écriture. Cela vous permettra peut-être même de corriger quelques fautes et incohérences en passant, que du positif !

#3 : La musique

Beaucoup d’écrivains ont besoin de musique pour se concentrer sur ce qu’ils écrivent. Je fais partie de cette catégorie et, à force de pratique, j’ai trouvé comment concilier mon besoin de musique avec le fait d’écrire pendant quinze minutes sans me donner de pause. J’écoute ma musique uniquement sur Youtube, mais j’imagine que ces conseils sont adaptables pour les autres plateformes musicales. Si j’ai composé une playlist correspondant à mon projet (je consacrerai un jour un article à ce sujet fascinant que sont les playlists adaptées) je la fais démarrer quelques minutes avant le début de la WordWar et je m’assure qu’elle tourne en boucle, afin de ne pas me retrouver sans musique au bout de la cinquième WordWar. C’est pareil s’il s’agit d’une longue compilation (ces vidéos qui durent en général une heure environ et compilent des musiques d’un même style) ou si j’écoute une seule musique en boucle (ça m’arrive parfois). Le but est de ne pas se retrouver sans musique en plein milieu d’une session, parce que vous perdrez en concentration si vous devez vous interrompre pour relancer votre musique puis revenir à votre texte.

#4 : Autres ambiances sonores

Parfois, on n’a pas envie de musique mais on a quand même besoin de son pour s’isoler de ce qui nous entoure. Pour ce genre de situation, j’ai déniché une chaîne Youtube qui fait des merveilles pour moi : ASMR Rooms ! Cette chaîne ne fournit pas d’ASMR dans le sens classique qu’on donne au terme, mais des ambiances sonores souvent non-musicales qui, personnellement, m’aident beaucoup à me concentrer. J’aime particulièrement la série de vidéos dans l’ambiance de Poudlard. Si vous connaissez d’autres chaînes de ce genre, n’hésitez pas à les partager en commentaire ! Ici aussi, comme pour la musique, le mieux est de lancer la vidéo choisie au moins cinq minutes avant le début de la WordWar et de vous assurer qu’elle tournera en boucle, afin de vous aider à vous immerger dans l’état d’esprit propice à la concentration et à l’écriture.

#5 : Gérer les besoins naturels

Rien ne gêne plus la concentration qu’une vessie remplie ou une gorge sèche. Avant de commencer vos sessions de WordWar, je vous conseille très fortement de vous occuper de ces besoins naturels même s’ils ne se manifestent pas encore. Il ne coûte rien de boire, manger ou aller aux toilettes sans en ressentir le besoin, par contre avoir l’estomac qui gronde, mal à la vessie ou du mal à déglutir en plein milieu d’une session d’écriture, ça coupe l’élan créatif.

#6 : Faire de vraies pauses

Dans le même ordre d’idées, entre deux sessions de quinze minutes, vous devriez faire de vraies pauses. Ne vous occupez pas de vos corrections à ce moment-là, préférez vous dégourdir les jambes, vous aérer, regarder une petite vidéo… Bref, sortez-vous un peu la tête de votre projet en cours. Si vous ne le faites pas, vous risquez de saturer plus vite, et donc, en bout de course, vous aurez moins écrit que vos camarades qui auront respecté le besoin de leur cerveau de s’accorder des pauses. Un bon organisateur de WordWar devrait toujours vous donner au minimum dix minutes entre une session qui vient de se terminer et la suivante.

#7 : Préparer le terrain

Ce conseil s’adresse tout particulièrement aux personnes qui séparent leurs chapitres, par exemple parce qu’ils utilisent un traitement de texte orienté projets écrits comme WriteControl, dans lequel vous avez une option vous permettant de séparer vos chapitres (voire même vos scènes si c’est ce que vous voulez). Si cela vous concerne, préparez le terrain pour au moins un chapitre d’avance, en ouvrant déjà le document/la page du chapitre suivant afin de n’avoir qu’à cliquer pour continuer d’écrire si vous finissez un chapitre en plein milieu d’une session de WordWar. Vous gagnerez ainsi un temps précieux.

#8 : Prendre soin de soi

Ayant moi-même ce problème, je sais que certains auteurs ont du mal à percevoir les limites de leurs capacités. Ce n’est pas grave, ça s’apprend. Pour le cas particulier des WordWars, je vous donnerai ces conseils tirés de mon expérience : étirez-vous un petit peu entre chaque session et consacrez-y un peu plus de temps (au moins cinq minutes) toutes les heures. Prêtez une attention toute particulière au dos, aux poignets, aux épaules et aux mains. Vous réduirez ainsi le risque de courbatures et douleurs le lendemain, car oui, écrire pendant plusieurs heures, même avec des pauses, ça peut faire mal. Par ailleurs, si le jour-même vous sentez déjà arriver des douleurs, ne poussez pas plus loin, ne prenez pas le risque de vous blesser sérieusement. Bref, prenez soin de vous.

J’espère que cet article vous aura été utile ! N’hésitez pas à venir causer WordWars et challenges littéraires en commentaire !

Chère Grammaire #1 : La ponctuation (1)

Vous êtes-vous déjà demandé si ce point devait aller dans vos parenthèses ou à l’extérieur ? S’il fallait un espace avant le point-virgule, et après ? Que ce soit le cas ou non, cet article pourrait contenir des informations que vous ne connaissiez pas, donc n’hésitez pas à le parcourir. Notez d’ailleurs qu’il ne sera pas exhaustif, car je vais me concentrer sur des erreurs que je vois souvent, notamment en me baladant sur Wattpad.

Les parenthèses

Mon point de vue sur les parenthèses est que, dans une histoire, il vaut mieux ne les utiliser que si on emploie un style très vif, par exemple avec un narrateur à la première personne qui s’adresse au lecteur. Cela dit, il existe tout de même des règles à propos de l’usage des parenthèses, que voici :

  • Des parenthèses doivent se trouver à l’intérieur d’une phrase et apporter des précisions à propos d’un élément contenu dans ladite phrase. Bon exemple : Il s’empara du bibelot (le même qui l’avait fasciné dès son arrivée) et se mit à le tripoter distraitement. Mauvais exemple : Il faisait un temps infernal et ça ne semblait pas prêt de s’arranger. (La météo annonçait des pluies incessantes jusqu’à la fin de la semaine.)
  • Il vaut mieux éviter les parenthèses à la fin d’une phrase pour ne pas avoir de problème de ponctuation. En effet, la ponctuation doit se trouver à l’intérieur des parenthèses et pas à l’extérieur comme on le voit souvent, mais en fin de phrase cela donne une formation inélégante qui fait volontiers grincer des dents : « .). ». Préférez dans ce cas le tiret et puis le point, ou ne mettez pas de point à la fin de la phrase en parenthèse s’il s’agit d’une phrase déclarative. Bon exemple : Elle était absolument épuisée — elle n’avait pas dormi de la nuit.
  • Cela dit, une parenthèse peut ne pas contenir de ponctuation du tout, pour des informations très courtes. L’obligation de ponctuation ne se manifeste que quand, à l’intérieur des parenthèses, on choisit de placer une phrase complète. Exemple : Sur le riz, elle versa une généreuse portion de sauce curry (dont la recette lui venait de sa mère).

Les deux-points et points-virgules

Je ne parlerai pas dans cet article de l’emploi de ces deux signes de ponctuation un peu particuliers. Je souhaitais juste rappeler qu’on ne met pas de majuscule après deux points ou un point-virgule, sauf si le mot qui suit est un nom propre, car ces signes de ponctuation ne désignent pas la fin d’une phrase mais sa continuité.

Les tirets

Dans la langue française, deux sortes de tirets sont utilisés fréquemment. La première sorte est celui que tout le monde connaît et qui se trouve sur notre clavier (donc c’est facile à utiliser, c’est bien). Il sert principalement à lier des mots qui formeront un mot composé.
L’autre sorte est appelée le tiret cadratin et ressemble à ceci : —. Il sert en général à introduire une réplique d’un dialogue (n’utilisez jamais d’autre méthode en français contemporain, c’est ce qui est exigé de toutes les maisons d’édition et ce qui est considéré comme correct), mais a également pour fonction de signaler une incise, c’est à dire, comme on l’a vu plus tôt, une phrase ou partie de phrase à l’intérieur d’une autre phrase. Si vous écrivez sur Word, dans ce deuxième cas, le remplacement se fait souvent de manière automatique. Pour former ce tiret avec un clavier qui a un pavé numérique, si vous êtes sur Windows, maintenez la touche Alt et composé le nombre 0151. Cela dit, il existe d’autres fonctions pour ces deux tirets, et une troisième sorte que j’ai choisi de ne pas aborder, mais ces deux-là sont les plus utilisés en écriture créative, donc je ne pousserai pas le propos plus loin.

Les majuscules

Sur Wattpad, je vois souvent des auteurs inexpérimentés utiliser des majuscules à outrance en croyant que cela leur donne un style particulier. Soyons honnêtes : c’est faux. La règle est claire, les majuscules ne servent que pour marquer le début d’une phrase ou pour signaler un nom propre, et c’est tout. Si vous souhaitez placer de l’emphase sur un mot, mettez-le en italique ou en gras mais n’utilisez pas de majuscule.

Voilà, c’est déjà tout pour cet article. Comme vous l’aurez peut-être remarqué, j’ai ajouté un petit (1) à la fin du titre. C’est parce que je ne suis pas fermée à l’idée d’en écrire un deuxième si l’inspiration me vient et si j’ai assez de choses à dire. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser en commentaire !

Jeux d’écriture #1 : Minuterie

Dans ce premier article consacré aux jeux d’écriture, je vais vous parler de mon petit chouchou, le jeu de la minuterie. J’utilise une version de ce jeu, appelé la WordWar, très régulièrement, notamment pour me débloquer quand je suis dans une phase d’écriture compliquée. Le principe est simplissime : sur votre téléphone ou sur un site, lancez une minuterie pour le temps voulu, et écrivez. Voici donc cinq variantes qui, je l’espère, vous inspireront :

La WordWar

Se joue plutôt en groupe (deux personnes, c’est déjà un groupe), le but est d’écrire le plus grand nombre de mots possibles en quinze minutes. Quand ce temps est écoulé, on compare les résultats des participants et ceux qui le souhaitent partagent un extrait de ce qu’ils viennent juste d’écrire. Ce jeu est particulièrement utile pendant les périodes de challenges d’écriture comme le NaNoWriMo, le Christmas Challenge ou le WRITILY.

Journal intime

Réglez la minuterie sur dix minutes et écrivez une entrée pour le journal intime d’un personnage qui vient d’apprendre qu’il lui restait un an à vivre. Une fois cela fait, peaufinez puis remettez la minuterie à dix minutes et écrivez une nouvelle entrée du journal, 364 jours plus tard.

Coeur brisé

Réglez la minuterie sur 20 minutes et commencez à écrire. Avant la sonnerie, le personnage devra avoir eu, par deux fois, le coeur brisé. Cela dit, notez que si vous n’arrivez pas à lui briser le coeur deux fois en vingt minutes, vous aurez écrit pendant ce laps de temps, donc vous avez gagné quand même !

Le tyran

Pendant quinze minutes, décrivez la montée au pouvoir d’un tyran que vous n’avez pas réussi à arrêter. Il peut s’agir de n’importe quelle sorte de tyran, à savoir autant le genre qui domine le monde que ceux qu’on croise dans les écoles et qui pourrissent la vie aux élèves moins populaires.

Dans l’espace

Réglez la minuterie sur dix minutes. Votre personnage dérive dans l’espace et, dans dix minutes, il n’aura plus d’oxygène. Décrivez ses derniers moments.

Voilà, c’est tout pour cette fois ! Si vous testez ces petits jeux, n’hésitez pas à me parler des résultats dans les commentaires, voire m’envoyer les liens si vous les postez sur Wattpad par exemple !