Pendant des années, j’ai été réticente à me lancer dans la romance, sans doute parce que j’étais tout simplement trop jeune pour m’y intéresser (et que je n’en pensais pas toujours que du bien). Pour mon plus grand plaisir, j’ai changé d’avis au cours de mon adolescente, et cela fait maintenant entre six et huit ans que je peux dire sans hésiter que j’apprécie ce genre littéraire. Cela dit, il y a dans la romance des tropes que je ne peux plus supporter de voir. Dans cet article, je vais parler de cinq d’entre eux, parce que je ne pense pas être la seule à freiner des quatre fers devant eux.
Les relations toxiques romantisées
Les relations toxiques sont, pour moi, un sujet très sensible. Je ne pense pas être la seule lectrice dans ce cas, surtout alors que nous nous trouvons dans une période où la communication sur ces sujets ne fait qu’augmenter. C’est pour ça que je ne peux plus supporter de lire des livres dans lesquels il y a une relation amoureuse qui est vue et montrée comme idéale, alors qu’elle est toxique, souvent parce que (dans une relation hétérosexuelle) le protagoniste masculin a des comportements violents, sur le plan psychologique ou plus rarement physique. Les livres qui mettent en avant ce genre de relations sont souvent rangés dans la catégorie « romance », et souvent destinés aux adolescentes. Le problème le plus massif, à mes yeux, est qu’ils dépeignent ce genre de relations comme un but à atteindre, un idéal – pensez à After et 50 nuances de Grey – alors qu’elles devraient être clairement perçues comme des situations à fuir.
Les fausses amies
Ce trope est encore quelque chose qu’on voit beaucoup en romance. Il s’agit d’une amie de l’héroïne (ce n’est presque jamais un mec) qui finalement lui plante un couteau dans le dos, ou encore l’héroïne qui a une bande d’amis hypocrites qui en réalité se détestent. Selon moi, ce trope est une conséquence de la vision très sexiste que les auteurs et autrices ont de l’amitié entre filles. Spoiler : l’amitié entre femmes/filles est possible, et la plupart du temps, ça se passe très bien dans la vraie vie. Ce serait bien que ça se ressente en littérature aussi.
Les triangles amoureux
Ce que je méprise dans la mécanique du triangle amoureux, ce n’est pas l’idée en soi, qui pourrait être intéressante, mais le fait qu’ils soient toujours gérés de la même façon. Une fille a comme love interests un garçon avec qui elle est amie depuis longtemps et un bad boy qui vient d’arriver en ville ; devinez qui elle va choisir ? Le bad boy bien sûr. Pas le gentil garçon dont elle est aussi amoureuse et qui est à ses côtés depuis des années. Les seuls triangles amoureux que j’apprécie ne se finissent pas de cette manière, mais soit sans love interest du tout (ce qui est très intéressant) soit avec justement le gentil garçon. Je suis fatiguée d’ailleurs, d’une manière plus générale, de cet archétype du bad boy, souvent mal construit et ennuyeux à mourir, qui est tellement dangereux et méchant mais avec l’héroïne vous comprenez c’est différent. C’est surtout très peu réaliste et ça me donne envie de lever très fort les yeux au ciel.
Les parents qui, à part exister…
Ce trope est assez commun en romance Young Adult. Il s’agit de ces histoires où l’héroïne et/ou le héros ont des parents qui… Ne font rien. Laissent leurs enfants aller en soirée où l’alcool coule à flot et la drogue circule librement sans rien dire et les punissent à peine quand ils rentrent morts ivres alors qu’ils sont encore mineurs. Et ça, c’est quand les parents sont encore en vie… J’ai remarqué qu’en littérature, le taux d’orphelins étaient assez exceptionnel, surtout quand on le compare au pourcentage dans la vie réelle. Mais bon, c’est vrai que des parents responsables ou même existants ça gêne le développement de l’intrigue amoureuse…
Les lycées optionnels
Encore un trope orienté plutôt vers les romances adolescentes : quand vos protagonistes sont ados, ils ne peuvent pas sécher comme ça à leur convenance. Je sais pas vous mais moi si je n’allais pas en cours quand j’étais encore au lycée on envoyait un SMS à ma mère et si elle ne donnait pas de nouvelles, on l’appelait, donc je ne pouvais pas donner de faux numéro. Écrire des héros adolescents va toujours avec des contraintes. Plutôt que de tenter de les faire plier, ce serait chouette d’apprendre à les exploiter.
Voilà, c’est tout pour cet article ! Est-ce que vous aussi, certains de ces tropes vous font bouillir ? N’hésitez pas à venir en parler dans les commentaires !